La méthanisation est un procédé utilisé, entre autres, dans l’agriculture, et qui transforme de la matière organique en digestat et en gaz. Cette filière connaît actuellement une croissance exponentielle en France : elle est passée d’une production énergétique d’un TWh en 2007 à près de sept TWh en 2019.
Le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives s'associe pour cinq ans au premier distributeur de gaz en France afin de développer des solutions innovantes dans la production de gaz 100 % renouvelable.
Le biométhane est moins polluant que le gaz naturel, et il est possible de le produire sur le sol européen, depuis des déchets organiques. Mais le secteur n’en est qu’à ses balbutiements, et malgré quelques arguments en sa faveur, il reste encore quelque inconnues.
Du gaz renouvelable, c’est ce que promet la méthanisation agricole, ce processus qui transforme les effluents d’élevage Industriel et des déchets de cultures en biogaz. Une solution Idéale en théorie, bien moins dans la réalité.
L’industrie du biométhane se base sur l’existence d’un variant du CO 2 qui n’existe pas dans la nature ! Un CO 2 mutant qui fausse tous les calculs. Ses créateurs l’appellent le CO 2 biogénique car il est différent du CO 2 issu des énergies fossiles. Son principal avantage : ne pas polluer. Et il ne polluerait pas parce qu’il prend sa source dans la photosynthèse !
Cette méthode de transformation de matières organiques en énergie menace notamment les eaux et les élevages. Sur le papier, la méthanisation est une belle idée. Cette transformation de matières organiques, comme les effluents d’élevage agricoles pour produire du gaz et de l’électricité, présente de nombreux atouts.
Ce gaz, une fois rejeté dans l’atmosphère, produit un effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2. Or ses émissions issues des industries d’extraction du gaz, du pétrole et du charbon sont faciles à éviter. C’est une des priorités de la COP26.
Sur une décennie, une molécule de ce gaz contribue à l’effet de serre 85 fois plus que le CO2. Le méthane est le deuxième gaz contribuant à l’effet de serre lié aux activités humaines, après le dioxyde de carbone (CO2). Ses émissions ont contribué à 0,5° C de la hausse de 1,1 °C de la température moyenne de la Terre sur la dernière décennie, par rapport à la moyenne de 1850-1900, indique le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), publié en août dernier.
Nourrir la terre entre deux cultures, c’est ce que les paysans font depuis des millénaires. Mais ces pratiques sont aujourd’hui menacées par la méthanisation agricole.
Les unités de méthanisation agricole se multiplient en France. Mais cette technologie soi-disant verte, vendue par Engie et Total, menace les milieux naturels et l’avenir des sols.
Dans leur méthaniseur, les agriculteurs recyclent effluents, résidus agricoles et autres déchets, mais réservent aussi certaines cultures à la production de gaz, quitte à détourner l’agriculture de son rôle traditionnel. Les projets se concentrent aujourd’hui sur des méthaniseurs à injections, qui envoient directement le gaz dans les canalisations, ce qui demande beaucoup plus de matières que les méthaniseurs en cogénérations, plus petits et qui transforment le gaz en chaleur et en électricité. Le « digestat » qui résulte de la méthanisation est ensuite utilisé comme engrais. Ce processus, une fois encore, divise, et certains cas de pollutions sont soupçonnés.
La méthanisation agricole à la française affiche se veut vertueuse : elle n’est pas censée concurrencer l’alimentation, en s’appuyant sur les effluents d’élevage et des Cive, et ces unités de taille relativement modestes sont ancrées dans leur territoire. Mais les contrôles insuffisants laissent de la place aux accusations de dérives.
Produire du gaz avec des déjections animales, au premier abord, l’idée séduit. Sauf que deux très gros projets de méthanisateurs en Loire-Atlantique illustrent les dangers du développement industriel de la méthanisation. Celle-ci apparait comme une nouvelle dérive du système productiviste agricole.