Une amélioration continue de la performance environnementale
La méthanisation, qui consiste à produire du biogaz par un fermentation de matières organiques, est une solution pertinente pour lutter contre le changement climatique, avec un facteur d’émission du biométhane de 23,4 à 44 gCO2eq/kWh, 5 à 10 fois plus faible que celui du gaz fossile. Toutefois, les projets de méthanisation doivent se concevoir dans un objectif d’optimisation de la performance environnementale globale (intégration paysagère / qualité de l’eau / biodiversité / usage économe du foncier agricole et naturel) et limiter au maximum les éventuelles nuisances (odeurs / bruits / sanitaire / trafic routier) pour les populations locales. La concertation locale est une condition de réussite d’un projet, et les différents acteurs (agriculteurs, collectivités, citoyens et entreprises) peuvent contribuer au développement exemplaire de ces projets.
Une synergie à rechercher avec le fonctionnement des systèmes agricoles
La méthanisation agricole doit dépasser le seul objectif énergétique en optimisant la synergie avec les systèmes agricoles, et ainsi apporter un service agronomique au fonctionnement de l’exploitation agricole : traitement biologique des effluents d’élevage, valorisation agronomique des ressources organiques, diversification des cultures. La méthanisation améliore la valorisation agronomique des effluents, et diminue d’autant le recours aux engrais de synthèse. Par ailleurs, les installations de méthanisation permettent une adaptation à la diversité et la taille des modèles agricoles, tout en consolidant le revenu des exploitations agricoles.
Un modèle économique à renforcer et stabiliser
Le modèle français de soutien financier au développement de la méthanisation est à réviser après la déstabilisation des marchés de l’énergie liée au conflit russo-ukrainien. Dans ce contexte, le différentiel de coût entre le biométhane et le gaz fossile s’est réduit, et parfois exceptionnellement inversé. Un soutien public, lisible à moyen terme, restera nécessaire tant que le prix du biométhane sera tendanciellement supérieur à celui du gaz fossile. Les mécanismes tarifaires de soutien à la filière devront également mieux intégrer l’inflation des coûts de construction et d’exploitation
selon le type d’installations.