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Le Perchay: la parole aux agriculteurs

Fabrice Cahen — le 28 septembre 2022

« La méthanisation agricole est vertueuse » Il suffit d'y croire !

Après les opposants au projet de production de méthanisation au Perchay (notre édition du 21 septembre), nous donnons cette semaine la parole aux porteurs de projet. Ils expliquent la raison de leur installation dans ce village du Vexin et répondent aux inquiétudes des opposants. Les exploitants agricoles Grégoire Bouillant de Gouzangrez et Guillaume Feutrie du Bellayen-Vexin s’expriment au nom de la société Biométha95 qu’ils ont fondée avec Godefroy Potin d’Us et Joris Lerdu d’Avernes. Les quatre agriculteurs se sont lancés dans une nouvelle activité qui suscite des inquiétudes de la part de riverains, d’élus et d’associations de défense de l’environnement. Ils tentent de rassurer et précisent leur démarche.

Le méthane de concert

Leur choix de s’engager dans une nouvelle activité a mûri après une longue réflexion sur le sujet. « La méthanisation, nous y pensons depuis bientôt huit ans », explique Grégoire Bouillant. « Nous avons l’exemple d’un exploitant qui a opté pour cette production afin d’éliminer l’usage de produits phytosanitaires, poussé par un collectif antipesticides », argumente Guillaume Feutrie, qui s’est lui-même orienté dans cette voie par « diversification d’activité ». Leur part de production de culture non alimentaire va cependant augmenter. « C’est infime par rapport à ce que représente déjà l’agriculture de Cive (culture intermédiaire à vocation énergétique) dans le Vexin », assure Grégoire Bouillant. « 40 % de nos exploitations produisent encore du blé » (et les 60 % restants produisent quoi ?), rassure l’agriculteur de Gouzangrez, alors que dans le Vexin l’agriculture à vocation alimentaire ne se limiterait plus qu’au blé et à l’orge.

« Des problématiques et des situations différentes ont conduit les exploitants à converger vers la méthanisation », ajoute Grégoire Bouillant. Les porteurs de projet se sont formés à cette spécialisation qui se développe dans le milieu agricole. Ils ont arpenté forums, salons, et visité des sites en activité avant de se décider. « La méthanisation agricole est vertueuse », soutient Guillaume Feutrie (T'as qu'à croire !). Pourtant, leur programme d’installer l’usine de méthanisation au Perchay se heurte aux attaques des opposants, qui reprochent aux porteurs du projet « de ne pas habiter la commune ». « Godefroy (Potin) à Us et moi à Gouzangrez, nous sommes aussi à proximité du futur méthaniseur, à moins de 2 km », nuance Grégoire Bouillant.
(Et les riverains à moins de 500 m !)

Le choix du site

« Nous avons sélectionné plusieurs sites possibles et nous avons éliminé les différentes contraintes qui pouvaient freiner l’implantation, notamment l’accès au réseau de gaz mais aussi les réseaux d’alimentations (eau, électricité) pour la future exploitation », détaille l’exploitant. L’emplacement, voisin de la coopérative agricole du Perchay, a ainsi été retenu. Le site répondrait à une installation au centre des cultures et dans un périmètre permettant l’acheminement des Cives dans un faible rayon d’accès. « La majorité des intrants ne passeront pas par les villages », veut rassurer l’agriculteur.
(L'étude du trafic routier figurant dans le permis de construire démontre exactement le contraire, 60 % du trafic passera par Us et Le Perchay)

Le trafic routier

Des riverains contre le projet appuient cependant leurs critiques sur d’autres points comme le trafic routier lors de l’acheminement des déchets et la sortie du digestat. Les agriculteurs apportent également des réponses.
« Les Cives sont récoltées en avril-mai, ce qui va provoquer un trafic moyen de deux camions par jour. Puis la sortie du digestat d’août à novembre », précise Grégoire Bouillant, qui avance un tonnage global de déchets de 29 000 tonnes. « Une partie des Cives arrivera via la D 14 », promet-il.
(Le tout pour environ 2 400 AR/camions ou tracteurs agricole. Comme d'habitude les promesse n'engagent que ceux qui les écoutent.)

L’épandage

La production du digestat conduit à la question de l’épandage sur l’espace agricole. Un autre sujet qui irrite les opposants. « Nous sommes limités à un tonnage d’épandage et l’on ne peut pas épandre chaque année dans la même parcelle », prévient l’agriculteur sur cette complexité, qui étend le territoire d’épandage. Également évoquée par les opposants, l’inquiétude de l’odeur de l’épandage serait résolue par les porteurs du projet (Comment ? Encore une promesse bien vague). « Le digestat sera épandu et directement incorporé à la terre », annonce Grégoire Bouillant.

Le stockage

Dans le projet d’usine du Perchay (C'est bien une installation industrielle et non une installation agricole, c'est eux qui le disent !), les déchets seraient stockés dans des cuves couvertes et étanches. « L’exploitation sera soumise à une réglementation qui oblige à disposer d’un bassin de rétention, qui doit pouvoir contenir la moitié de la capacité de stockage », rassure Guillaume Feutrie, agacé par les affirmations des opposants. « Nous avons passé plus d’un an à monter le permis de construire et autant à obtenir l’agrément sanitaire. Cette installation est classée et soumise à des réglementations environnementales. On ne s’engage pas sans assurances ni obligations », défendent les deux intervenants.
(On mélange tout: les intrants, les digestats, le permis de construire, l'arrêté d'ICPE: quel rapport avec le stockage ? Du coup, on n'y comprends plus rien !)