La France dans le gaz
Gaz « naturel » : le grand enfumage
Toujours présenté comme une énergie prétendument « de transition », le gaz naturel recouvre en réalité de multiples dangers, sur tous les plans (économique, climatique, sanitaire…).
D’un point de vue sanitaire, le gaz, et plus précisément le dioxyde d’azote émis par les cuisinières à gaz, est responsable de nombreux problèmes d’asthme, notamment chez les enfants. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, 150 000 enfants en France souffraient de problèmes d’asthme en raison de leur exposition au dioxyde d’azote liée à l’utilisation d’une cuisinière à gaz dans le foyer1. Cet enjeu de santé publique est peu connu, pourtant, il s’agit d’un impact similaire à celui du tabagisme passif !
Par ailleurs, le gaz est une énergie chère, et surtout, son prix est extrêmement instable2. En effet, le gaz consommé en France étant presque exclusivement importé, l’approvisionnement de la France en gaz est très sensible aux évènements géopolitiques mondiaux et à la situation des pays depuis lesquels nous importons du gaz – la guerre en Ukraine en est le terrible exemple de ces dernières années. Cette grande vulnérabilité nous place non seulement dans une situation économique incertaine, mais elle constitue également un frein majeur à la souveraineté énergétique de la France, à l’heure où la nécessité d’une plus grande résilience ne fait pourtant plus débat.
Enfin, nous le rappelons depuis des années, et nous ne cesserons de le rappeler : tout autant que le charbon et le pétrole, le gaz est une énergie fossile et participe donc activement à l’aggravation et l’accélération des dérèglements climatiques. Alors que la confusion créée par l’utilisation parallèle des termes « gaz naturel », « biogaz » ou encore « gaz vert » ne cesse de manipuler l’opinion et sème le doute, le gaz reste presque exclusivement composé de méthane, un gaz à effet de serre au pouvoir de réchauffement 84 fois plus puissant que le CO2 sur une période de 20 ans. Ce méthane fuit massivement, tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Dans de nombreux cas, la prise en compte de ces fuites fait même grimper l’impact climatique du gaz à des niveaux supérieurs à celui du charbon3, alors que ce dernier est reconnu de longue date par la communauté internationale comme étant l’ennemi n°1 du climat.
Notes
- European Public Health Alliance, Clasp, “Exposing the Hidden Health Impacts of Cooking with Gas”, janvier 2023.
- Entre 2016 et 2021, le prix moyen des importations a doublé, puis a encore triplé entre 2021 et 2022, d’après un calcul des Amis de la Terre à partir des données du Service des Données et Études Statistiques du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Transition Écologique. Bilan énergétique de la France 2024.
- Robert W. Howarth, The greenhouse gas footprint of liquefied natural gas (LNG) exported from the United States, Energy Science & Engineering, Octobre 2024.