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«Mon grand-père produisait de la viande, nous du biogaz» : d'où vient le gaz vert ?



| Lénaïg Monier

Si le gaz naturel manque, le biogaz lui, ne connaît pas la crise. Produit à partir de déchets végétaux dans d'immenses sites de méthanisation, ce gaz naturel vert doit remplacer d'ici 2050, la totalité du gaz encore consommé en France. Alors, pour atteindre l'objectif, l'Hexagone développe rapidement l'infrastructure, et reste en avance sur ses plans.

La France vient de passer la barre des 500 sites de méthanisation : du gaz naturel produit à partir déchets végétaux, aussi appelé du biogaz. Et d’ici 2050, 100% de notre gaz devra être vert. Impossible ? Pas si sûr. La France est en avance sur ses objectifs. Chaque semaine, trois installations de production de gaz naturel sont reliées au réseau, le plus souvent chez des producteurs agricoles. Comme chez Louis Courtier, à Charny en Seine-et-Marne.

Ce matin-là, des tracteurs viennent stocker des résidus de maïs. "Le stockage, c’est l’assiette. Ensuite, il y a la trémie avec laquelle on incorpore 30 tonnes par jour dans les digesteurs", explique l'agriculteur de 30 ans. "On assimile la trémie à la bouche et les digesteurs aux estomacs de la vache." Car la méthanisation reprend le principe de la digestion. Sous de grands dômes gris, du fumier, de l’orge ou encore de la pulpe de betterave macèrent à 42 degrés. "C’est dans le digesteur que produit la méthanogenèse qui va transformer la matière en biogaz."

Un million d’euros de chiffre d’affaires supplémentaire 

Il y a deux ans, Louis Courtier s’est associé avec deux autres agriculteurs pour lancer ce site de méthanisation. Il a fallu investir six millions d’euros, mais le procédé permet déjà de dégager un beau chiffre d’affaires. "C’est l’équivalent du chiffre d’affaires d’une belle ferme, environ 1 million d’euros." Sans compter le résidu de la méthanisation, une sorte de terre, qui sert d’engrais naturel et qui permet de faire des économies en remplaçant 40% des apports chimiques.

De l’autre côté, le gaz vert va irriguer les habitations aux alentours. Louis Courtier est agriculteur comme son grand-père, mais le métier a changé. "Lui produisait de la viande quand nous, nous produisons du biogaz qui va permettre de chauffer entre 2.000 et 4.000 maisons." Louis Courtier rêve un jour d’atteindre l’indépendance énergétique avec des tracteurs au gaz.

 
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