La méthanisation, une diversification rémunératrice qui confirme son intérêt
WebAgri — 21 septembre 2022
Tous les voyants sont au vert pour la production de biogaz. Source de diversification pour les agriculteurs, cette énergie verte est aussi une chance environnementale et économique pour nos territoires. Les équipes de GRDF accompagnent les agriculteurs dans leur projet sur les aspects techniques mais aussi dans l’implication de l’entourage professionnel et citoyen. Xavier Passemard, directeur biométhane, et Pascal Garçon, responsable développement biométhane Centre-Ouest, chez GRDF, parlent méthanisation sur le plateau de la Space TV.
L’accès à une énergie à prix raisonnable n’est pas un acquis. La guerre russo-ukrainienne nous a prouvé la nécessité de travailler à notre indépendance énergétique. Pour y arriver, l’agriculture a des atouts à faire valoir, notamment au travers de la méthanisation. « L’injection de biogaz est une filière qui était déjà en plein essor avant les tensions de 2022, présente Xavier Passemard, directeur biométhane chez GRDF. Cette filière est récente, elle a une dizaine d’années. Mais elle a connu, sur les cinq dernières, une croissance annuelle de 60 %. 460 sites injectent déjà dans le réseau et plus de 1 000 sont en projet. » De quoi répondre aux ambitions d’arriver, en 2030, à 20 % de gaz renouvelable. Et 20 %, c’est plus que la place de l’origine russe dans notre mix gazier (à 17 % avant la guerre).
La réglementation s’oriente en faveur de la méthanisation
Au-delà de cette conjoncture particulière, plusieurs changements réglementaires doivent accompagner le développement de la filière biogaz. Prochainement, un décret va instaurer la prise en compte de l’inflation dans les tarifs de rachat, ce qui devrait les revaloriser très sensiblement. Les fournisseurs de gaz vont aussi devoir s’engager à un minimum de biogaz dans leurs approvisionnements. « C’est un puissant moteur pour la méthanisation », assure Xavier Passemard.
Chaque agriculteur dispose de biomasse – effluents d’élevage, intercultures - qui peut être valorisée, seul ou en groupe. « Les projets collectifs rendent la méthanisation accessible à tous les agriculteurs, quelle que soit la taille de leur exploitation », souligne Pascal Garçon, responsable développement biométhane Centre-Ouest chez GRDF.
Pour réussir un projet en injection, la première étape est d’étudier son potentiel d’injection avec GRDF. « La distance au réseau gazier n’est pas un frein technique. On peut parcourir jusqu'à 10 km, voire plus. Cependant, il faut intégrer le coût de raccordement dans son calcul de rentabilité. Le facteur déterminant est le niveau de consommation sur la boucle, explique Xavier Passemard. On ne peut injecter qu’à hauteur de ce qui est consommé. C’est ça qui va déterminer la production, donc le dimensionnement et la rentabilité d’un projet. » Il est à noter, par ailleurs, que les opérateurs travaillent à faire évoluer les réseaux de gaz pour interconnecter les boucles de consommation entre elles et ainsi leur permettre d’absorber plus de biométhane.
Des projets à l’écoute de leur territoire
Ce dimensionnement réalisé, une autre clé est l’acceptabilité de son projet. Des tensions peuvent retarder le lancement des projets. « Un dialogue est à construire au niveau local dès le début du projet, conseille Pascal Garçon. Il faut anticiper les tensions en expliquant ce qu’est la méthanisation, aux riverains et élus. »
Car la méthanisation ne manque pas d'externalités positives. Sans concurrence avec les productions alimentaires (la loi encadre drastiquement leur utilisation), cette diversification apporte des revenus qui confortent les exploitations et favorisent l’emploi et l’installation. La méthanisation valorise de la biomasse agricole mais aussi des biodéchets pour produire une énergie verte et locale, sous forme de biogaz mais aussi de carburant avec le bioGNV. Le digestat remplace avantageusement des engrais à la production très énergivore. Autant de raisons de voir se multiplier les unités de méthanisation.