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« Les émissions mondiales de CO2 en 2022 restent à des niveaux records, sans aucun signe de la diminution nécessaire et urgente pour limiter le réchauffement à 1,5 °C », a alerté le Global Carbon Project dans son dernier rapport publié le 11 novembre. Fruit du travail d’une centaine de scientifiques à travers le monde, il prévoit pour 2022 des émissions de 40,6 gigatonnes équivalent CO2 (GteqCO2) (36,6 GteqCO2 d’émissions, auquel s’ajoute 3,9 GteqCO2 liés au changement d’affectation des sols). Soit 1 % de plus que l’année dernière. À ce rythme, le réchauffement climatique atteindrait 1,5 °C d’ici neuf ans. Pour atteindre la neutralité carbone, il faudrait réduire nos émissions de 1,4 GteqCO2/an, une baisse similaire à celle observée lors de la première vague de Covid-19, en 2020.

Autre donnée inquiétante : les émissions de méthane (CH4) ont bondi. « En 2020 et en 2021, on observe des taux de croissance jamais atteints, de l’ordre de 15 parties par milliard (ppb) par an pendant deux années successives », a averti Philippe Ciais, l’un des auteurs de ce travail. La tendance à la hausse des émissions du méthane est observée depuis 2006, avec une accélération depuis 2017. Mais l’ampleur récente du phénomène surprend les scientifiques. Sur un horizon de cent ans, le méthane a un pouvoir de réchauffement de 25 à 30 fois plus important que le CO2.

Un rebond de l’aviation après Covid

Après une forte baisse en 2020 en raison de la pandémie, le retour des émissions à la hausse observé en 2021 se confirme. Notamment en raison du rebond de l’aviation après Covid, analysent les chercheurs. Mais également du regain d’usage du charbon en Inde et dans une moindre mesure dans l’Union européenne. Le charbon devrait émettre cette année 1 % de plus qu’en 2021.

Le bilan des principaux émetteurs reste « mitigé » : la Chine et l’Union européenne réduisent leurs émissions de 0,9 et 0,8 % respectivement quand les États-Unis et l’Inde les augmentent de 1,5 % et 6 % respectivement. Pour le reste du monde, la tendance est à la hausse, de 1,7 %. Dans l’Union européenne, « les résultats sont très contrastés entre les pays, notamment en raison de l’embargo brutal sur le gaz qui a entraîné la réouverture de centrale à charbon », a expliqué Philippe Ciais.

Enfin, en raison du changement climatique, les capacités d’absorption du CO2 de l’océan et des terres ont reculé de 4 % et 17 % en une décennie. En parallèle, le taux d’augmentation des émissions d’origine fossile continue sa progression en augmentation de 0,5 %, bien qu’à une vitesse moindre par rapport aux années 2000 (3 %/an).

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