Ils ont notamment pris une photo avec une banderole, et échangé longuement avec le président du Parc Naturel Régional du Vexin, Benjamin Demailly, venu à leur rencontre. « Nous sommes là pour accompagner et soutenir le projet, explique notamment le jeune élu. L’agriculture, ce n’est pas que l’alimentaire. Si on veut une transition énergétique, il faut changer quelques pratiques et trouver des moyens de se diversifier. »
Le lieu d’implantation est critiqué
Beaucoup critiquent notamment le manque de communication et la localisation du projet. Parmi les principaux arguments avancés, la crainte des odeurs, le volet esthétique, le problème des camions et la crainte de voir la valeur des biens immobiliers baisser. Des propos déjà entendus sur des projets lancés notamment à Attainville ou au Mesnil-Aubry.
« Nous ne sommes pas contre la méthanisation, mais contre la méthanisation agricole n’importe où, n’importe quand, martèle Jean Lyon, fondateur du collectif Demain le Vexin, à l’origine d’une pétition lancée sur la plate-forme change.org et qui a déjà recueilli plus de 1 800 signatures. La méthanisation industrielle pour traiter les déchets des grandes villes a du sens. Mais là, les vents dominants sont exactement dans l’axe pour les odeurs. Nous avons une réserve foncière qui sera morte si le projet se fait, du coup le village ne pourra plus grandir. Nous avons une petite route dangereuse où on va doubler ou tripler le nombre de camions. Et alors que l’Architecte des Bâtiments de France nous embête pour tout, là ils vont mettre un méthaniseur. »
« Pas d’impact sur l’immobilier », selon l’exploitant
À l’intérieur du bâtiment, les porteurs du projet, accompagnés notamment par des représentants de GRDF, présentent les tenants et les aboutissants. « Nous sommes là pour répondre aux questions et aux inquiétudes des habitants », explique Joris Lerdu, l’un des quatre agriculteurs regroupés au sein de la société Biométha-95. Ces derniers ont notamment apporté du digestat, qui sera injecté, pour que les visiteurs puissent se faire une idée de l’odeur.
« Des études ont été faites sur des sites existants, et elles prouvent qu’il n’y a pas d’impact sur l’immobilier, glisse l’exploitant. Et pour le côté esthétique, on fait tout un travail d’insertion paysagère. » « Il n’y a pas forcément d’endroit idéal, mais celui-ci cochait beaucoup de cases, précise son associé Godefroy Potin, agriculteur d’Us. Il y a eu une réflexion globale, notamment avec le PNR. »