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Stratégie énergie climat : France Mobilité Biogaz appelle à mieux exploiter le potentiel du bioGNV


| Gaz-Mobilité | Lobbying

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Réagissant aux consultations publiques en cours, France Mobilité Biogaz appelle à une meilleure prise en compte du bioGNV en complément de l’électrification dans les plans nationaux de planification énergétique et climatique.
 

Les prises de position se multiplient suite à la mise en consultation publique de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Alors que France Gaz appelle à une stratégie plurielle et réaliste, l’association France Mobilité Biogaz (ex-AFGNV) plaide pour une meilleure prise en compte du bioGNV. 

Des objectifs décorrélés de la réalité

Alors que les transports représentent 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France, dont un tiers provient des poids lourds, le bioGNV se présente comme une solution crédible rappelle l’association. Celle-ci invite ainsi le gouvernement à revoir ses objectifs à la hausse pour mieux tenir compte de la réalité du marché.
 
Dans sa version en consultation, la Programmation Pluriannuelle de l’Energie envisage 4 TWh de GNV pour les poids lourds en 2030. Une projection décorrélée de la réalité. Dans son panorama 2024 du bioGNV, France Mobilité Biogaz annonçait déjà des consommations globales de GNV à 4,6 TWh à fin 2023 dont presque 3 TWh pour les poids lourds qui représentent désormais environ 5 % des immatriculations du segment. « Un simple maintien de cette part de marché conduirait à des volumes sur ce segment de l’ordre de 6 TWh en 2030 » pointe l’association qui propose de rehausser les chiffres prévisionnels du bioGNV.
 
« La filière estime pouvoir viser une cible entre 8 et 10 TWh (en 2030 ndlr), au regard de son trend actuel de développement et de sa place dans les stratégies de décarbonation des collectivités et des transporteurs » chiffre la note publiée par l’association.

Électrification et bioGNV : une coexistence nécessaire

Inscrite dans le sillage des décisions européennes sur les règlements CO2, la PPE en cours de consultation privilégie fortement l’électrification, conditionnant l’usage du bioGNV aux seuls cas où cette option serait impossible.
 
France Mobilité Biogaz critique cette approche jugée trop restrictive. Comme d’autres filières, elle déplore le « non-respect du principe de neutralité technologique ».
 
« Marginaliser le bioGNV risque de freiner les investissements dans cette filière vertueuse sans garantir un bénéfice pour l’électrique », avertit l’association. Elle plaide pour une modification du texte afin de positionner le bioGNV en complément de l’électrification selon les cas d’usage et retours des utilisateurs.
 
« L’électrique a un rôle clé à jouer, mais ne peut répondre à court terme à tous les besoins et à long terme à la totalité de la demande » insiste l’association qui remet en cause les objectifs fixés pour les ventes de poids lourds électriques d'ici à 2030. « Bien que les immatriculations de poids lourds électriques aient connu une forte croissance, elles ne représentaient encore que 1 à 2 % des ventes en 2023. L'objectif très ambitieux de la PPE de porter cette part à 50 % en seulement cinq ans semble très compliqué » note l’association.

Un cadre réglementaire à clarifier

La filière appelle également à une mise en œuvre rapide de la directive européenne RED III, qui vise une réduction de 14,5 % de l’intensité carbone des carburants d’ici 2030.
 
Prévue pour 2026, l’intégration du biométhane dans le dispositif TIRUERT, appelé à devenir IRICC (Incitation à la Réduction de l’Intensité Carbone des Carburants), constitue une avancée majeure pour la filière, mais son mécanisme doit encore être précisé.

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