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« Le bénéfice environnemental de la méthanisation est prouvé »...par GRDF



En considérant la production d’énergie, la gestion des effluents et la fertilisation des sols, les performances environnementales d’une exploitation produisant du biométhane sont améliorées de 60 à 85 %, par rapport à un contexte sans méthanisation. Et les bonnes pratiques sont le levier majeur pour optimiser ces performances. Le point avec Romain Cresson, directeur d’Inrae Transfert à l’origine d’une étude sur l’analyse du cycle de vie du gaz renouvelable issu de ressources agricoles.

 « Suivant une analyse multicritère, on obtient globalement de meilleures performances environnementales pour un système d’exploitation avec méthanisation que sans méthanisation », observe Romain Cresson, directeur d’Inrae Transfert, filiale de l’Inrae. Avec Doris Brockmann et Antoine Esnouf, le chercheur a publié en novembre 2021,  une étude financée par GRDF, sur l’analyse du cycle de vie du biométhane agricole, « afin d’éclairer la décision publique sur ces questions environnementales ». Or, d’après seize indicateurs d’impact - du changement climatique à l’épuisement des ressources naturelles en passant par la ressource en eau, le taux d’eutrophisation du sol et les conséquences sur l’homme -, le collectif de scientifiques parvient à « des conclusions majoritairement positives quant aux effets du processus de méthanisation agricole ».

Avec des effluents d’élevage ou des Cive 

Deux types d’exploitations – l’une orientée élevage, l’autre grandes cultures, ont été caractérisées au regard de trois services rendus par la méthanisation agricole : la production d’énergie, la gestion des effluents et la production de matière fertilisante. Résultat : le contexte agricole influe sur le bilan. « Le bilan est meilleur quand on méthanise des effluents d’élevage qu’une majorité de cultures intermédiaires à vocation énergétique, les Cive, poursuit Romain Cresson, même si, dans les deux cas, le bilan reste meilleur pour les systèmes avec, que sans méthanisation. »

L’importance des bonnes pratiques

Le rôle de l’azote apparaît par ailleurs « central » aux experts d’Inrae Transfert. « Pour le scénario avec production de biométhane, les meilleures performances environnementales sont liées à̀ la mise en place de pratiques de limitation de la volatilisation de l'azote lors de l’épandage des digestats. » 

Les points d’attention reposent donc sur la maîtrise des émissions fugitives de biogaz et le respect des bonnes pratiques à l’épandage des digestats. « Il s’agit à chaque fois de limiter les fuites. C’est le paramètre le plus sensible pour garder un très bon bilan environnemental. La réglementation encadre très clairement ce point. C’est aussi déjà l’objectif de tous les opérateurs de la méthanisation agricole », précise Romain Cresson.

Le rapport et l’étude ACV biométhane issu de ressources agricoles réalisé par Inrae Transfert
La méthanisation assure également le traitement des biodéchets du territoire, retourne au sol la matière organique, offre une opportunité de réduire l’usage d’engrais minéraux, diversifie l’agriculture et peut motiver l’installation de nouveaux agriculteurs. Elle contribue aussi à augmenter l’autonomie énergétique d’un territoire. 

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