La région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) a démontré depuis dix ans une forte dynamique gaz vert - issu des biodéchets essentiellement agricoles - passant de 0 à 65 sites injectant du gaz vert dans le réseau exploité par GRDF en 2024.
La région représente un quart des emplois et du chiffre d'affaires du gaz vert alors qu'elle n'est que peu productrice, au vu de la structure de son agriculture, qui, par ses déchets fournit l'essentiel de la matière première : "La région n'a pas les surfaces agricoles des grandes plaines du nord ou de l'est, mais elle est la première région industrielle, y compris sur les équipements gaz verts", précise Guilhem Armanet, directeur régional GRDF sud-est.
Les chaudières gaz sont pénalisées qu'elles soient gaz fossile ou gaz vert
Cependant, GRDF déplore que la réglementation thermique sur l'énergie primaire des bâtiments - au sein des réglementations environnementales RT2012 et RE2020 - ait exclu le gaz, qu'il soit vert ou non : selon l'indicateur carbone (IC) énergie, le gaz vert ne fait pas partie des énergies les moins émettrices.
"Il ne faut pas bannir la chaudière à gaz, mais verdir le gaz qui la fait fonctionner", insiste Guilhem Armanet.
Le directeur régional revendique le côté militant de GRDF pour le gaz vert issu de la méthanisation: "Le gaz vert est une énergie renouvelable comme l'éolien et le solaire. Il est six fois moins émetteur de CO2 que le gaz issu du fossile, et il recycle des déchets."
Aujourd'hui, le gaz vert ne peut positiver le bilan carbone d'une maison individuelle dès lors que cette dernière est équipée d'une chaudière compatible gaz. C'est la demande de GRDF aux pouvoirs publics qui édictent la réglementation : "On pourrait décréter qu'une chaudière gaz serait autorisée si et seulement si elle fonctionne avec un contrat de gaz vert", propose Guilhem Armanet.
Pour contourner le problème, il est possible d'installer un système hybride composé d'une pompe à chaleur et d'une chaudière gaz qui vient en relais de la PAC, ce qui permet d'entrer dans la réglementation thermique.
GRDF milite pour injecter du gaz vert dans les réseaux de chaleur collectifs
Concernant les réseaux de chaleur collectifs dans les villes, "ils sont souvent au bois, déplore Guilhem Armanet. Nous cherchons le dialogue avec les collectivités. Notre point de vue est d'expliquer que dans la mesure où il existe un réseau gaz, on peut s'en servir pour y injecter le gaz vert, sachant que la régénération des forêts pose problème aujourd'hui."
Dans les transports, le bioGNV est également considéré comme énergie fossile par la réglementation européenne. "Ce n'est pas logique, ce gaz est 100 % renouvelable".