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Depuis 18 mois, Le Perchay (Val-d’Oise) affiche son opposition ferme au projet d’aménagement d’un méthaniseur à travers des banderoles disposées dans le village.

Leur mystérieuse disparition début janvier a ravivé la détermination du collectif Demain, le Vexin.

Le 8 janvier, les banderoles contre le projet de construction de méthaniseur agricole installées autour du Perchay depuis un an et demi se sont toutes évaporées, créant la stupéfaction chez les opposants.

 » Rien n’explique ces destructions car les banderoles sont là depuis un bon moment et il n’y a vraisemblablement pas eu d’avancées ni de rebondissements dans l’affaire « , réagit, quelques jours après les faits, Jean Lyon, président du collectif Demain, le Vexin, à l’origine de cet affichage et des deux recours déposés au tribunal administratif en décembre 2022 et en janvier 2023.

L’un a été déposé contre le permis de construire accordé en juillet 2022 tandis que l’autre s’oppose à l’arrêté d’ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement autorisant l’exploitation, Ndlr).

Ping-pong juridique

Depuis lors, les membres du collectif attendent que le tribunal statue contre la construction de ce « projet sorti de nulle part ».

« On a découvert un beau matin qu’un permis de construire avait été déposé en novembre 2021 sans que la Ville en soit informée au préalable ». 

Le Collectif Qualité et Cadre de vie dans le Pnr du Vexin, plus couramment appelé Demain, le Vexin s’est constitué dans la foulée en janvier 2022.

« Nous irons jusqu’au Conseil d’État s’il le faut » annoncent les opposants

« Aujourd’hui, nous avons bon espoir. D’autant plus depuis l’abandon, il y a peu, du projet de Boissy-l’Aillerie, qui fait suite au refus du permis de construire déposé par les porteurs du projet au Mesnil-Aubry », souligne Jean Lyon.

« Nous avons toujours été ouverts à la discussion mais mettre une usine à gaz au beau milieu d’un PNR protégé, c’est absurde.

Le méthaniseur dit agricole pour lequel on cultive du maïs afin de l’alimenter est une aberration écologique et énergétique. »

15 banderoles

En parallèle des manifestations organisées ces deux dernières années, l’association, forte de 173 adhésions de riverains récoltées dès sa création, a animé plusieurs ateliers pour réaliser collectivement les fameuses banderoles dérobées début janvier.

Selon les membres du collectif, ces quinze bannières en plastique ou faites à partir de vieux draps ainsi que les déchets occasionnés par cette « opération commando » n’ont pas disparu comme par magie.

« Cela mesure quatre mètres de long, c’est lourd et les traces de cutter laissées au niveau des accroches sont sans équivoque, ce n’est pas le vent qui a emporté ces banderoles, maintient Karine Rousseau, installée depuis 2009 dans le lotissement le plus proche du site devant accueillir cette unité de méthanisation. Nous ne sommes pas systématiquement contre les méthaniseurs mais il faut que le site choisi s’y prête, que cela fonctionne en circuit court avec des déchets à proximité, dans une ferme ou dans une zone industrielle par exemple. En l’occurrence, au Perchay, je ne vois pas l’intérêt de construire un méthaniseur si ce n’est pour chauffer la ville nouvelle à partir de déchets qui seraient acheminés ici en camion. »

Le trafic engendré ajouté aux nuisances olfactives occasionnées par le digestat résiduel du processus de méthanisation de matières organiques naturelles font partie des principales préoccupations des riverains. Et ils entendent ne rien lâcher.

« Les banderoles refleuriront d’ici peu et nous organiserons d’autres manifestations pour informer les populations alentour », prévient le président du collectif.

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