« Tout est détruit » : des dizaines de poissons retrouvés morts à Molay

La nouvelle a vite fait du bruit dans la petite commune de Molay, à l’ouest du département. Mardi 29 juillet, en fin de journée, des poissons ont été retrouvés morts dans la Rigotte, ruisseau du village. C’est la troisième fois que le cours d’eau est pollué.
« L’eau est noire comme de l’encre. Quand j’ai appris la nouvelle, je suis allé sur place à la rivière pour constater. Il y avait au moins un poisson mort tous les mètres », raconte Pascal Doussot, maire de la commune de Molay depuis deux mandats. Lui qui est né et a grandi dans ce village, affirme « avoir toujours vu une belle eau claire, dans la Rigotte, qui est la rivière qui traverse Molay. Il y avait même des truites et des écrevisses. Ces dernières années, c’est la troisième fois que l’eau a été polluée. Une fois, c’était à cause d’un problème d’azote liquide et une autre à cause du purin. Maintenant il n’y en a plus de faune aquatique. Tout est détruit ». Face à cette situation, il envisage de déposer plainte prochainement auprès des gendarmes pour pollution.
Mercredi, à 10 h 15, un technicien de la fédération de Haute-Saône pour la pêche et la protection du milieu aquatique, en présence de la gendarmerie et de quelques habitants qui s’étaient rassemblés, a effectué des analyses. Selon son rapport, le produit qui se trouve dans l’eau serait du digestat, résidu issu de la méthanisation de déchets organiques. Six kilomètres du cours d’eau auraient été impactés et plusieurs centaines de poissons seraient décédés.
Une pollution qui interroge
Étant une petite commune de quatre-vingts habitants, la nouvelle a vite circulé. Lorsque Pascal Doussot va voir la rivière, un habitant l’arrête depuis son jardin : « Ma fille m’a dit pour la pollution. Vous en savez plus ? ». Pour le moment, les poissons ont été enlevés, mais quelques-uns sont encore sur le bord du cours d’eau. « La fédération de pêche est venue, ils ont pris des photographies, fait un constat », dit le maire. L’élu pointe du doigt une exploitation agricole : « On voit que la pollution provient d’une zone en amont, où il y a un méthaniseur avec du purin. Moi je pense qu’il y a eu une rupture de canalisation ou quelque chose comme ça. Ça a dû partir dans le réseau de la ferme, puis dans la rivière ». Contacté, l’exploitant conteste. Selon lui, la pollution de l’eau n’est pas liée aux activités de sa ferme.