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| Le Batiment Performant | News

Déjà bannie par la RE2020 de la maison individuelle neuve (et dans moins de deux ans du logement collectif neuf), exclue du « coup de pouce chauffage » et depuis cette année de MaPrimeRénov', la chaudière gaz fait face à une nouvelle menace : sa mise au ban pur et simple des bâtiments, et ceci à brève échéance.

Arrivé un peu par hasard aux oreilles de la filière, un projet de concertation visant à orchestrer la fin prochaine des chaudières à gaz, à l’instar des chaudières fioul, est pris très au sérieux. Au point de voir l’ensemble des organisations professionnelles — FFB, Capeb et Synasav — afficher un front uni et, avec l’appui notamment de Coénove et GRDF, s’activer en coulisses dans les cabinets ministériels et permanences de députés pour voler au secours du chauffage au gaz.

ÉNERGIES FOSSILES DANS LE VISEUR

Les énergies fossiles dont chacun le sait sont dans le viseur des pouvoirs publics, sur fond de décarbonation du chauffage. La suppression progressive des chaudières fioul est déjà en marche et prendra quelques années. S’il reste encore quelque 3 millions de générateurs au fioul en service en France, avec le gaz, on passe à une tout autre échelle puisque l’on compte environ 11 millions de chaudières individuelles au gaz en service, en habitat individuel, mais aussi et surtout en logement collectif. Il y a un an lors de la Journée de la pompe à chaleur à Paris, un représentant de la DGEC (Direction Générale de l’Énergie et du Climat, rattachée au ministère de la transition écologique) ne s’embarrassait pas de précautions langagières : « Toute notre politique consiste à tuer le charbon, tuer le pétrole, tuer le gaz naturel, pour aller vers un mix énergétique totalement décarboné », déclarait-il à la tribune, ajoutant que la guerre en Ukraine était un facteur d’accélération de la sortie des énergies fossiles. On ne peut pas faire plus clair.

ULTRA VIGILANCE

Monté au créneau avec ses confrères, le président de l’UMGCCP-FFB Pascal Housset tient une ligne claire : « Plutôt que d’interdire un produit ou une énergie, nous préférons tenir un tout autre discours : comment décarboner intelligemment, sans opposer les énergies ? Comment la filière peut accompagner la transition énergétique, en sachant que l’on aura besoin de toutes les énergies pour tenir les objectifs ? Pour nous, le problème ne vient pas des chaudières, qui sont toutes déjà compatibles gaz vert et qui pour beaucoup acceptent déjà un certain pourcentage d’hydrogène. On compte à ce jour plus de 500 méthaniseurs en fonctionnement produisant du gaz vert. L’objectif d’injecter dans les réseaux 20 % de gaz vert à horizon 2030 a toutes les raisons d’être tenu ». Et de mettre en garde : « Nous avons bien prévenu qu’en aucun cas nous n’entrerons dans une concertation si le sujet est abordé sous le seul angle de l’interdiction du gaz ou des chaudières dans les bâtiments. Nous sommes en ultra vigilance ». Sans oublier, précise-t-il, qu’une annonce sur la fin du gaz serait du pain béni pour les éco-délinquants. « Ils n’attendent que ça, on voit ce qui se passe sur les pompes à chaleur ! »

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