Le syndicat agricole de l’Orne estime que, si le processus de méthanisation est intéressant, il présente aussi de nombreuses dérives. La Confédération paysanne souhaite que les contrôles soient systématiques et beaucoup plus poussés.
Le Courrier de l'Ouest le 21 avril 2022
L’agriculture de demain doit-elle être énergétique ou alimentaire ? C’est la question que se pose la Confédération paysanne de l’Orne, dans un communiqué sur la méthanisation, un processus de dégradation des déchets organiques qui vise à produire du méthane.
« Au premier abord, l’idée est très intéressante, souligne la Confédération paysanne : produire une énergie à partir d’un effluent d’élevage va dans le sens d’une énergie renouvelable. »
Des dérives à craindre
Mais des dérives sont à craindre, alerte l’organisme. L’intensification des productions afin d’alimenter de manière continue les méthaniseurs, la mise en place d’une concurrence sur le foncier, empêchant les jeunes paysans de s’installer sur des structures plus modestes mais plus vertueuses environnementalement, l’appauvrissement du sol, des risques de pollution par lessivage…
« C’est aussi produire de l’énergie en dépensant de l’énergie, ajoute la Confédération paysanne. Car les systèmes développés nécessitent de nouvelles strates de transports et une capacité de traction plus énergivore. Le processus de méthanisation fabrique en moyenne 40 % en volume de CO2 directement rejeté dans notre atmosphère. »
C’est pourquoi la Confédération de l’Orne demande un moratoire sur l’activité, ainsi que « des contrôles systématiques et beaucoup plus poussés sur le respect des règles ».