Méthanisation à Coëx : pourquoi les 14 maires du Pays de Saint-Gilles exigent sa fermeture

Pollution, nuisances et manque de concertation... Les 14 maires du Pays de Saint-Gilles demandent la fermeture de l'unité de méthanisation MB2F à Coëx, en Vendée.
Depuis sa mise en service en 2020, l’unité de méthanisation MB2F, installée à Coëx en Vendée, fait couler beaucoup d’encre. Pollution, nuisances et manque de transparence… Les plaintes des riverains se multiplient, et les élus locaux haussent désormais le ton.
Dans un communiqué en date de ce jeudi 9 octobre, les 14 maires des communes qui composent l’agglomération de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (1) expliquent pourquoi ils se positionnent contre ce projet. Et pourquoi ils demandent sa fermeture.
Pollution, trafic et opacité
Malgré quatre mises en demeure du Préfet de la Vendée depuis 2023, les dysfonctionnements du site persistent.
En cause : des fuites de jus d’intrants contaminant les sols et le ruisseau de Belle Eau, un affluent de la Vie, mais aussi, ce que les élus considèrent comme une mauvaise gestion du digestat, ce résidu issu du processus de méthanisation.
D’une seule voix, les maires dénoncent aussi « un manque de transparence sur l’origine des intrants utilisés pour le méthaniseur ». Certaines matières premières seraient « issues de cultures dédiées à la méthanisation, au détriment des cultures alimentaires, ce qui pose question sur un territoire déjà soumis à des tensions hydriques, comme par exemple le bassin versant de la Vie, du Ligneron et du Jaunay », estiment les 14 magistrats.
S’y ajoutent une hausse du trafic de poids lourds, des risques accrus pour les riverains, et des dégradations sur la voirie.
Un projet qui aurait échappé à la concertation
Cerise sur le gâteau : les élus insistent sur le fait que « aucune concertation publique n’a été organisée avant la mise en service du site, ni avec la mairie de Coëx, ni avec la Commission locale de l’eau, ni avec l’Agglomération.
Les maires ajoutent que, initialement classée sous le régime ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) par déclaration, la structure est rapidement passée sous celui de l’enregistrement, plus contraignant.
Mais les élus du Pays de Saint-Gilles considèrent que ce changement est intervenu « après le lancement de l’installation, évitant ainsi la consultation obligatoire du public ».
Un contournement qui passe mal auprès de la collectivité.
Les maires exigent la fermeture du site
Réunis en bureau communautaire, les 14 maires du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ont décidé d’agir collectivement. Dans un courrier adressé au Préfet de la Vendée, ils demandent :
- La fermeture administrative immédiate de l’unité MB2F
- La remise en état du site aux frais de l’exploitant
- Et l’ouverture d’une enquête environnementale sur ses impacts.
Les élus tiennent à le rappeler : ils ne remettent pas en cause la méthanisation en tant que technologie, ni les énergies renouvelables en général.