Les élus écologistes s’interrogent sur l’implantation des méthaniseurs en Bretagne

« On est là pour dénoncer les mensonges autour de la méthanisation, qualifiée d’énergie verte qui nous sauvera du réchauffement climatique », tonne Régine Ferron. Cette agronome d’Eau et rivières de Bretagne intervenait jeudi 12 juin lors d’une table ronde, organisée à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine) par les élus écologiques du conseil régional.
« On est là pour dénoncer les mensonges autour de la méthanisation, qualifiée d’énergie verte qui nous sauvera du réchauffement climatique », tonne Régine Ferron. Cette agronome d’Eau et rivières de Bretagne intervenait jeudi 12 juin lors d’une table ronde, organisée à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine) par les élus écologiques du conseil régional.
280 unités en Bretagne
« On sera amené à traiter les questions énergétiques en session, avec le plan énergétique qui doit être actualisé pour la Bretagne, précise Claire Desmares, élue écologiste. On a donc besoin d’auditionner des experts pour savoir quel modèle nous voulons. » Une commune pas forcément choisie au hasard, non loin de là, « à Iffendic, il y a déjà 14 unités de méthanisation », poursuit la conseillère régionale, qui n’oublie pas également « la question des risques pour la population », évoquant la pollution d’une rivière à Châteaulin à l’été 2020.
En Bretagne, « on compte désormais 280 unités de méthanisation », poursuit Régine Ferron, inquiète « pour la pollution de l’air, des sols et des cours d’eau ». Pour elle, « le modèle de production choisi ne coche aucune des cases concernant la réduction des gaz à effet de serre ». Sur les taux de rendement annoncés de ces unités, « les calculs sont faits de façon tronquée ».
La Confédération paysanne « n’est pas opposée dogmatiquement à ce mode de production d’énergie », poursuit Jean-Marc Thomas, intervenant pour la branche bretonne du syndicat. « Nous souhaiterions une méthanisation plus vertueuse qui ne met pas en concurrence production énergétique et production alimentaire. » Ce dernier restant pour lui le parent pauvre : « l’État délaisse les agriculteurs bios en rase campagne, mais trouve de l’argent pour la méthanisation ».
« Sans arrêt il faut nourrir la bête »
Intervenante également, Dominique Jaunâtre, secrétaire du comité de protection du cadre de vie de Bourg-des-Comptes, où un projet est en cours depuis 2019. « Nous constatons que les vaches sortent moins dans les prés et restent enfermées, puisqu’il faut récupérer le lisier et le fumier afin d’alimenter l’unité de méthanisation. »
« Sans arrêt il faut nourrir la bête », insiste Régine Ferron, quitte à mettre dans le méthaniseur « du maïs qui était au départ destiné au départ à la production alimentaire », car les effluents d’animaux, les déchets issus de l’agroalimentaire, des collectivités, des abattoirs, les boues des stations d’épuration… « ne fournissent que 10 % des besoins ».