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Le méthaniseur agricole de Grignon, près de Montbard, dans une impasse


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Méthalait, la société qui porte ces deux cuves sur la ferme des Fercoq, en Côte-d'Or, est en grandes difficultés financières. Un repreneur est espéré.Méthalait, la société qui porte ces deux cuves sur la ferme des Fercoq, en Côte-d'Or, est en grandes difficultés financières. Un repreneur est espéré.

C'est un projet qui avait fait venir à Grignon le sous-préfet de Montbard. En 2018, Joël Bourgeot avait salué cette mini-usine de méthanisation montée un an plus tôt dans ce village par Dorothée et Christophe Fercoq, exploitants agricoles, après un investissement de 1,2 million d'euros, financé à 40 % par des subventions de l'UE, du Conseil régional et de l'Ademe. La Côte-d'Or était déjà alors un département en pointe sur la méthanisation, avec plusieurs sites installés dans des fermes et sur des sites industriels. Ce qui s'est confirmé récemment, à Cérilly, à une bonne heure de Dijon, avec le lancement de l'usine la plus puissante de France.

Qu'est ce qui n'a pas fonctionné pour que Méthalait, ce méthaniseur avec ces deux cuves de, respectivement, 1.600 m3 et 3.500 m3 (cette dernière pour le stockage), dépose le bilan fin avril, avant d'être placé sous redressement judiciaire en mai dernier ? A l'époque, le projet faisait ressortir une rentabilité de l'installation à partir de 15.000 à 18.000 euros d'électricité vendue à EDF, achetée 21 centimes le kilowattheure, un prix garanti sur 20 ans. Et un retour sur investissement sur 7 ans. Les Fercoq avaient emprunté sur 15 ans.

Pertes nettes récurrentes

L'exercice financier annuel de Méthalait, clos fin avril 2024, montre un chiffre d'affaires de 93.000 euros, en hausse de 9,5 % comparé à l'année précédente, mais en baisse de 12 % par rapport à 2022. Point commun de ces trois années, une perte nette. Certes, elle s'est réduite à 47.000 euros en 2024 contre 88.000 euros en 2022. Une recherche de repreneur a été engagée pour cet outil alimenté par les bouses de vaches et le lisier, et son foncier d'un peu plus de 2 hectares.

Ce projet de méthanisation, d'une puissance de 130 kilowattheures, s'inscrivait à l'époque dans la volonté de la famille Fercoq, à la tête d'un cheptel de 100 vaches sur 160 hectares, de générer de nouveaux revenus, suite à la baisse de leur activité après la crise du lait de 2009. Pour mieux gagner leur vie, ils s'étaient alors aussi lancés dans la conversion au bio. Du point de vue des spécialistes, l'EARL avait privilégié la sécurité en choisissant un système à deux micro-turbines, qui compense la moindre productivité par un entretien et des charges limités.

 

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