Après deux accidents en une semaine, un arrêté préfectoral pris pour stopper une partie de la production de Méthabaz

Deux accidents sont récemment survenus sur la grosse unité de méthanisation située à Bourgogne-Fresne, près de Reims. La préfecture de la Marne vient de prendre un arrêté pour arrêter temporairement une partie de la production.
Le préfet de la Marne a pris un arrêté préfectoral d’urgence pour arrêter une partie de la production de Méthabaz, une société qui exploite une installation de méthanisation à Bourgogne-Fresne, au nord-est de Reims. En cause : deux accidents survenus en moins de deux semaines.
Le 9 février, le toit d’un des trois digesteurs (la partie de l’installation qui produit le gaz) s’est effondré, entraînant le rejet dans l’atmosphère de méthane, d’oxydes d’azote et de soufre. Nouvel accident le 17 février, avec la rupture d’une poche de digestats (les résidus issus du processus de méthanisation) et dont une grande partie des 1000m3 de matière se seraient rejetées dans les sols et les champs voisins.
Des mesures immédiates conservatoires mises en place
Suite à ces deux événements, le préfet de la Marne a pris un arrêté préfectoral afin de régler la situation. L’arrêté pris ce mercredi 26 février impose à l’exploitant d’arrêter « immédiatement le fonctionnement du digesteur n°3 de son site de méthanisation dans des conditions compatibles avec la sécurité du site et de l’outil de production. »
On prend les choses très au sérieux. Les services compétents sont déjà mobilisésHervé Mangeard, Président Méthabaz
Concernant la gestion de déversement des digestats, la préfecture demande à Méthabaz d’engager « les travaux de nettoyage des zones impactées sur et en dehors du site. Ces zones comprennent notamment les terrains, bassins et voiries du site et hors site (parcelles agricoles, fossés, etc.) et de transmettre les justificatifs à l’Inspection. »
Aussi, l’arrêté préfectoral précise : « L’exploitant élabore un programme d’évacuation des déchets présents sur le site et issus de l’accident. Il procède à l’évacuation dans des filières autorisées de tous les déchets présents sur le site et assure la traçabilité des actions engagées. »
« On prend les choses très au sérieux »
Contacté, la SAS Méthabaz assure avoir pris les choses en main et avoir rapidement réagi : « On prend les choses très au sérieux. Les services compétents sont déjà mobilisés », assure son président, Hervé Mangeard. Du côté de l’impact environnemental, Méthabaz se veut aussi rassurant et assure que les accidents survenus ne présentent aucun risque pour la population.
Des propos que ne partage pas l’association ACDPN (Association citoyenne de défense de la nature et des personnes contre les pollutions et les nuisances), qui se bat depuis des années contre le site de méthanisation. « Le plus inquiétant est que la pollution a duré plusieurs jours avant l’intervention des services de l’état qui étaient ou pas au courant de la situation », alerte Sébastien Almagro, président de l’association.
Quant au retour à la normale de la production, aucune date n’est pour l’instant évoquée par Méthabaz : « Il est encore trop tôt pour avoir des certitudes », précise Hervé Mangeard.