Des polluants éternels détectés dans des eaux rejetées par ce méthaniseur du Finistère
Des analyses réalisées dans les eaux rejetées dans le milieu naturel par l’usine de méthanisation Biogaz Kastellin dans le Finistère et que Ouest-France a consulté, révèlent la présence de plusieurs polluants éternels.
À Châteaulin, dans le centre Finistère, l’usine de méthanisation Biogaz Kastellin, a détecté dans ses eaux pluviales rejetées directement dans le milieu naturel, cinq polluants différents. Et pour certains à des niveaux très élevés : un prélèvement du 16 septembre 2024 fait état par exemple pour l’acide perfluoropentanoïque, d’un taux 56 fois plus élevé que le taux de détection (fixé à 0,1 microgramme par litre). Rien d’interdit : l’État n’impose pas de valeur limite de rejet pour le moment.
Préoccupant, néanmoins : les effets « délétères » de ces polluants éternels (PFAS) pour la santé sont avérés.
« Comprendre l’origine exacte de ces résultats »
Engie Bioz, le gestionnaire, fait savoir que cela n’a rien à voir avec la pollution d’août 2020 de la rivière voisine de l’Aulne et qui lui a valu une condamnation par le tribunal de Quimper en novembre 2023 à 150 000 € d’amende. « Notre processus de méthanisation ne nécessite aucun produit chimique à base de PFAS, assure la filiale d’Engie. Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités qui disposent de l’ensemble de nos résultats d’analyse, et nous nous tenons à leur disposition pour comprendre l’origine exacte de ces résultats. Rappelons que les champs d’application des PFAS sont très nombreux (fils, électronique, tuyauterie, revêtements, agents nettoyants…). » Si répandus qu’on pourrait même en retrouver dans les déchets qui alimentent le méthaniseur ?