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Le comité de suivi de l’eau organisé par la préfecture s’est réuni le 6 juillet 2023. L’Union des maires de l’Oise en a profité pour demander d’interdire l’irrigation des cultures intermédiaires à vocation énergétique utilisées pour alimenter les méthaniseurs.

Faibles précipitations, chaleur, cours d’eau asséchés. Le département de l’Oise fait face à une période de sécheresse «  inhabituellement précoce  » depuis le mois de mars, selon la préfecture. Cette situation a mené l’Union des maires de l’Oise (UMO) à demander d’interdire l’irrigation des cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE) d’été lors du comité de suivi de ressource en eau, le 6 juillet 2023. Ces cultures, souvent plantées entre deux récoltes, sont utilisées pour alimenter les méthaniseurs et produire du gaz.

À l’échelle départementale, les CIVE représenteraient 1 à 2 % de l’ensemble des cultures, selon Régis Desrumaux, président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). Leur irrigation est déjà interdite dans quatre zones du département classées en « crise ». L’UMO demande que cette interdiction soit étendue aux secteurs classés en « alerte » et « alerte renforcée ».

Une demande renouvelée

«  C’est une demande que j’avais déjà formulée en 2022 lors de la rédaction de l’arrêté-cadre sécheresse départemental mais elle est restée sans réponse. Je l’ai renouvelée car l’arrêté-cadre sécheresse national va être mis à jour  », explique Stanislas Barthélémy, représentant de l’UMO le jour du comité. Cette proposition, le Regroupement des organismes de sauvegarde de l’Oise (ROSO), aussi présent le 6 juillet 2023, la soutien. Cela fait même plusieurs années que le ROSO défend cette position.

Actuellement, l’arrêté préfectoral du 20 juin 2023 prévoit des restrictions d’usage de l’eau. L’irrigation des Cive n’est plus autorisée, sauf dérogation, dans les secteurs en situation de « crise », le niveau d’alerte sécheresse le plus élevé. Mais c’est toujours autorisé dans les secteurs en « alerte renforcée ».

Des mesures insuffisantes

Des mesures qui ne plaisent pas à l’UMO et au ROSO. «  On souhaite que seules les cultures à visée alimentaire soient irriguées en temps de sécheresse  », détaille Didier Malé, président du ROSO. Stanislas Barthélémy abonde : «  Les secteurs en alerte et alerte renforcée devraient aussi être concernés par l’interdiction d’irriguer les CIVE  », précise-t-il. «  De même que les dérogations en secteur de crise ne devraient pas être autorisées  », ajoute le maire de Longueil-Sainte-Marie.

Une demande que ne comprend pas le président de la FDSEA 60, Régis Desrumaux. «  L’irrigation y compris des CIVE est interdite dans les secteurs sous haute tension et les dérogations sont compliquées à obtenir car très cadrée par la préfecture. Donc il n’y a pas de débat à avoir  », s’exclame l’agriculteur. La préfecture, elle, ne mentionne pas de dérogations concernant les CIVE. En revanche, des «  dispositions exceptionnelles et des dérogations  » sont prévues dans l’arrêté-cadre sécheresse pour certaines productions légumières prioritaires.

Les agriculteurs font des efforts

Ces restrictions auraient un impact financier important pour les agriculteurs qui sont les premiers, selon le président de la FDSEA, à faire des efforts. «  Ils entretiennent de près le matériel d’irrigation pour éviter les fuites. Ils font aussi en sorte d’irriguer à des horaires adaptés.  », rappelle Régis Desrumaux. Des efforts que reconnaît Stanislas Barthélémy : «  Certains agriculteurs décident eux-mêmes de ne pas irriguer les CIVE quand il n’y a pas d’enjeu financier particulier  ». Des initiatives individuelles positives mais insuffisantes, selon le ROSO et l’UMO, qui en demandent plus.

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